lundi 25 juillet 2011

Mont Fuji 富士山 [Tôkyô] [2011]



J’avais prévu de faire l’ascension du mont Fuji (ou Fujisan) dans la nuit de lundi à mardi, soit du 25 au 26 juillet 2011.
Pour s’y rendre, c’est très simple : il faut prendre un bus à Shinjuku direction Kawaguchiko Gogôme 河口湖 五合 qui est la 5e station du mont Fuji, mais il est aussi possible de s’arrêter à la 3e station. Le trajet se fait avec la ligne Keio (il faut s’éloigner un peu de la station de Shinjuku et chercher des yeux un bâtiment où il est écrit KEIO en blanc sur fond bleu foncé. De toute façon il faut traverser, pour plus d’infos demandez moi ^^)

J’avais un peu de mal à trouver, surtout que j’ai demandé mon chemin à un couple qui revenait fraichement avec leur bâton sur lequel étaient tamponnées les marques des différentes stations… ce couple m’a donné une mauvaise indication alors j’ai redemandé à des jeunes gens, et un garçon super gentil m’a accompagné jusque devant le bâtiment.
Une fois que vous avez trouvé le bon endroit, il faut prendre son billet de bus : 2600 yens pour aller-retour soit 19 €. J’ai eu de la chance, car j’ai eu mon billet à 18h, et le type au guichet a fait attendre le bus pour moi… à 5mn près j’étais bonne pour attendre une heure sur Shinjuku ! Dans le bus pas grand monde : des anglophones, des asiatiques et quelques japonais. On m’a installé dans les places réservées aux femmes « Women Only » j’étais très tranquille !

 
Le magasin du niveau 5
Le trajet m’a semblé plutôt rapide, on voit qu’on est loin de Tôkyô car il n’y a plus de buildings…  Bref, nous arrivons en pleine nuit à la 5e station. Je ne savais pas à quoi m’attendre, mais au moins j’ai pas été déçue. Parce que rieeeen du tout n’est éclairé ! Il y a des magasins dont un est éclairé et devant lequel nous sommes déposés, mais c’est tout. Je vais me changer parce que c’est pas en short que je vais y arriver. Il faut payer 500 yens pour utiliser les toilettes. Et comme je le verrais plus tard, personne n’est là pour voir si on paye effectivement, c’est à l’honnêteté de chacun de mettre sa petite pièce dans la petite boite.



Une fois prête…. Eh ben..... « C’est partiiii ! » 



Comme je l’ai dit, rien n’est éclairé sur la piste, c’est pas super bien protégé, et la route principale n’est pas indiquée non plus…. On s’engage sur une route qui commence par descendre. Dans la nuit, on voit les lumières de la ville en contrebas, je pense que c’était Hakone. C’est magnifique en tout cas….

A partir de là, c’est le début… le début de la fin. Sisi, il était 20h30 et c’était déjà dur. De une, je me répète, mais rien n’est éclairé. Bien sûr j’ai ma lampe frontale de chez GO Sport qui éclaire quelques dizaines de centimètres devant moi, mais c’est tout. Et des fois c’est difficile de distinguer la route à suivre et le chemin de caillou. Et puis parfois il y a des sortes de crevasses dangereuses où il est possible de tomber si on n’y prend pas garde, ou si on va trop gauche on tombe de très haut également, etc… Franchement plus dangereux que je n’aurais pensé. Ça faisait partie des trucs que je ne savais pas alors que je m’étais pas mal renseigné sur le sujet avant d’y aller.

Mont Fuji Safety Guidance Center


Au début, je ne voyais vraiment pas grand monde. Des fois des gens passaient devant moi, des fois je voyais des lumières de lampes derrière moi… Globalement le début n’était pas encombré. Je marche pendant environ 1h et on me remet un papier au « Mont Fuji Safety Guidance Center ». Bon, déjà je suis pas perdue c’est bien. Mais mon dieu comme j’ai mal aux mollets ! Forcément comme on monte en pente, ce sont les muscles des mollets qui prennent tout, et au bout d’un moment je monte même en faisant dos à la route, car en lui faisant face c’est trop éprouvant. Il ne fait pas encore trop froid, avec seulement ma polaire je suis bien, mais la transpiration est extrêmement désagréable d’autant qu’elle devient froide et glace le dos.
A partir de là, je commence à suivre un couple avec leur petit garçon, mais je finis par les perdre de vue. Je monte 10mn en suivant une sorte de route vraiment dangereuse quand 3 personnes me font des signes avec leurs lampes et leurs bras. Je me dirige vers eux… eh ben j’étais tout simplement hors-piste en fait, et les trois compagnons m’aident à escalader le grillage pour les rejoindre. Je les remercie et nous montons. Au bout de 10mn nous faisons une pause, une des filles se met à chanter Hakuna Matata en japonais. Elle a une superbe voix ! Puis on se présente et comme souvent on m’appelle Marina et non Marine. « マリーヌ? かわいいい! »
Tous les trois ont été très généreux et gentils tout le long, très prévenants.

On monte, on marche, on se soutien avec des « 大丈 » auxquels on répond invariablement par « うん、大丈 »  (c’est-à-dire « Ça va ? » / « Oui ça va »). Le début du trajet ensemble ça allait, nous allons tous les 4 à la même vitesse, je les écoute parler, je commente de temps en temps. La fille a la jolie voix (je vais l’appeler Kuro ça sera plus simple) Kuro parle beaucoup, les autres sont souvent à rigoler. Les minutes passent ainsi et nous nous arrêtons à la 7e station. On s’équipe mieux : écharpe, veste supplémentaire, k-way… tous mettent leurs gants, et voyant que je n’en avais pas… le garçon du groupe chose sort une seconde paire de son sac et me les offre… Trop gentil ! Même si à ce moment-là, je n’avais pas conscience que c’était carrément une question de vie ou de mort ces gants !! Je réalise maintenant que sans ces gants, je n’aurais pas pu continuer. Tous les trois respirent dans leur bouteille à oxygène, chose que je n’avais pas pris, jugeant cela superflus. Et à ce moment-là ça allait.

Le long de la route, nous croisons davantage de personnes, et parfois des gens malades qui vomissent sur le côté… C’est effectivement toujours aussi dur, chaque pas que je fais me semble être une épreuve, je me dis que je ferais mieux d’arrêter, que j’ai essayé et c’est déjà bien… Mais quand je vois la détermination dans le regard de mes compagnons et dans celui des autres grimpeurs qui nous dépassent ou que nous dépassons… J’ai plus envie de laisser tomber.
Presque toutes les 10 minutes, ce schéma de « J’abandonne/Oh non je vais tenir bon bo*rdel !!!! » se répétait, le dernier prenait toujours le pas sur l’abandon. Nous nous arrêtons cependant assez régulièrement, on voit très bien les lumières des lampes frontales des autres personnes, ou les lumières des magasins et refuges plus haut. Ça me rassure, je me donne des buts « Allez, dans 10mn tu y seras, tien bon » ou « De toute façon tu vas marcher pour y aller, alors fais-le maintenant sans t’arrêter, oublie le reste… » Bref je m’encourage, et je me rend compte que c’est bien mieux de le faire avec des compagnons qui te remontent le moral ou t’encouragent quand tu veux arrêter, que seule...

Je n’ai aucune idée de l’heure qu’il était, j’étais complètement perdue dans le temps. Minuit ? 2h du matin ? Bientôt 3h ? Ces chiffres ne signifiaient plus rien, seuls les numéros de stations et le nom des refuges avaient un sens « Allez, on est à Toyo-kan, courage !! » ou « C’est bon, c’est Horai-kan qui est en vue ! » « La 8e station ! On y arrive, encore un peu de courage…. !! » C’est déstabilisant, d’autant que là pendant que j’écris, justement, je ne sais pas du tout à quelle heure nous sommes arrivés où, combien de temps nous mettions pour monter, combien de temps nous nous reposions…

Globalement, à partir de la station 8 (3100m d’altitude) et pire encore à la station 8.5 (3400m)  j’avais énormément de mal à respirer, le garçon m’a donné une bouteille d’oxygène puisqu’il en avait deux (franchement… être aussi généreux avec quelqu’un qui croise notre chemin, ça ne se voit pas tous les jours en France…), et ça allait un peu mieux, mais ça ne durait jamais guère longtemps. Quand nous escaladons les rochers, les japonaises lancent des « Je vais mouriiiir, j'ai peuuur ! こわいいーー! »  des petits « Kyah » etc… alors que grimper sur les rochers me rappelle la Bretagne, quand j’allais sur l’ile de Garo avec ma famille et qu’avec mes frères nous grimpions sur les rochers… Bon, là il y a la pente en plus, il fait noir et il fait froid, mais j’aimais bien quand  même ! Alors qu’inversement, je galérais à marcher quand le terrain était plat alors que le trio y arrivait. Je suppose que l’un faisait appel à certains muscles qui allaient bien et l’autre à des muscles différents qui me faisaient souffrir. 

Comme nous allions à des rythmes différents, nous nous arrêtions quelques secondes pour se retrouver, voir qui est où. La dernière heure, je m’arrêtais davantage pour essayer de respirer, mais c’était extrêmement dur. Cumuler la fatigue, le froid, les douleurs, le fait que le jour même je n’avais mangé qu’un melon pan avec une copine et que j’avais en quelque sorte oublié de prendre un repas correct…. J’avais la tête qui tournait atrocement, l’impression que j’allais m’écrouler à chaque pas… le garçon chose s’arrêtait régulièrement dans sa lancée pour m’attendre et m’accompagner, sa présence me forçait à faire de mon mieux et à avancer coûte que coûte.





Plus les heures avances, plus il y a de monde sur la toute, et vers 3h du matin, nous sommes bloqués, nous avançons petit à petit, pas après pas, énormément de personnes se pressent autour de nous et nous manquons de nous perdre de vue. Le soleil se lèvera dans un peu plus d’1h30 et à vue de nez, ce sera difficile d’être au sommet à l’heure.


Pendant notre marche, un groupe de 6-7 religieux habillés en blanc passent à côté de la foule en entonnant des chants que j'ai trouvé... mystiques. Seuls ces chants brisent le silence de la nuit et nous sommes tous à les écouter. Ils sont chaudement vêtus certes, mais ce sont des geta et des tabi qu’ils ont au pied… ! (pour comparer grossièrement, c'est la même forme que des tongs) Comment parviennent-ils à monter les rochers sans se fouler la cheville avec de pareilles chaussures ? Ça me parait être un tour de force. Leur carrure et leur apparence forçait déjà mon respect.

 
C'était bourré de monde....
Au loin, les lumières rouges se montrent déjà… Je suis frustrée et dégoutée : il reste encore énormément de monde sur la route, j’ignore quelle heure il est, j’ignore à quelle heure je pourrais arriver, j’ignore à quelle heure le soleil va se montrer. Dans 5mn ? Dans 30mn ? Même maintenant, quand je visualise la scène, je perds la notion du temps. Et je perds aussi de vue mes compagnons bien plus haut. Je rassemble tout mon courage, le peu qu’il me reste et quittant la route principale où une personne seulement peut circuler à la fois, je marche et escalade les rochers où personne ne va, je double ainsi beaucoup de gens, je me dépêche, tout en regardant derrière moi avec nervosité, en regardant si mes compagnons de route sont à côté… Mais je ne les vois pas. Alors que je dépasse la torii principale, je jette des regards affolés, j’ai bien envie de crier leur nom, mais ce serait briser l’ambiance solennelle qui règne en haut. Je me cherche alors une place, pensant partir à leur recherche ensuite…





4h40. 
Je suis à 3776m d’altitude.
Après 7h30 de trajet, de douleur et de fatigue, le soleil va faire son apparition.
Je me suis trouvé une place en avançant sur la droite. Assise entre quelques personnes, je sors mes affaires. Un calme relatif règne, peu de personnes discutent autour de moi, les gens se font discrets et surtout ne quittent pas le ciel des yeux.


Puis un homme près de nous brise le silence par son hurlement :
« Il est là !! » (quelque chose comme ça), et toute la foule pousse des « Ooooh ! » et des « Aaaah ! » ; elle cherche à distinguer les lueurs dorées et orangées du soleil parmi les nuages et l’aurore. Les couleurs au loin prennent une forme arrondie, et la foule se fait fébrile, attendant qu'il se dévoile.
Petit à petit, le demi-cercle révèle ses formes. La tension est à son maximum : nous attendons tous qu'il se montre en entier pour pousser des cris de joie. Les photographes amateurs et professionnels attendent de pouvoir immortaliser la seconde où il se détachera complètement des nuages.


Là encore, un silence de mort règne, comme si le moindre bruit risquait de retarder celui qu'on attend tous.
Et enfin, le soleil est entièrement sorti.
« BANZAIIII !! » 
...hurle un japonais. C'est lui qui donne en quelque sorte le signal, car de partout nous entendons des cris de joie « Banzaiiii !! Nippon banzai !! » et bien sûr je me joins à eux pour exprimer la joie qui m'habite, et qui habite sans aucun doute les autres courageux grimpeurs.


Les cris se taisent petit à petit, un brouhaha naturel reprend le dessus et la foule s’agite pour faire davantage de photos, pour poser devant le ciel magnifique, les gens se sourient et se demandent entre eux si on peut les prendre en photo. Occidentaux, asiatiques ou Japonais, nous partagions je pense le même bonheur... de quelques instants -hélas ce fut si rapide ! Mais n'est-ce pas après tout l'éphémère qui est grandiose ? (^^)

A 10mn près nous (les 3 Japonais et moi) n'étions pas au sommet à temps. Franchement j'ai jamais souffert autant, je ne me suis jamais autant dépassé. Je ne pensais pas que c'était si dur.
Ma fatigue extrême pour atteindre à temps le sommet et la beauté du lever du soleil qu'on a tous attendu m'ont mis les larmes aux yeux... c'était un incroyable spectacle, un tableau où se mélangent les tons dorés, orangés et noirs, où les nuages sont teintés de couleurs chaudes où l'on en oublierait presque qu'il fait terriblement froid. Nous avons tous marché de longues heures pour arriver jusqu'en haut, et sommes "récompensés" par cette vue magnifique.





D'ailleurs, j'ai vraiment trouvé ça un signe car le vent s'est mis à soufflet uniquement quand le soleil a été bien en haut du ciel, que le lever était fini... comme si le vent ne voulait pas perturber le silence presque mystique et nous laisser en paix admirer ce lever du soleil.

 
Pour la fin, je vais abréger : 
 
Une dame qui m'a pris en photo ^^
- j’ai cherché les 3 Japonais, mais je ne les ai pas retrouvés. C’est vraiment pas faute d’avoir scruté la foule de long en large, et d’avoir regardé dans les petits restos. Mais rien. Complètement déçue de les avoir perdus, j’aurais tant voulu garder contact…. 
 
- je ne suis pas restée très longtemps ensuite, j’aurais tellement voulu manger quelque chose de chaud… mais j’étais prise de nausées et je n’avais pas particulièrement envie de vomir devant tout le monde… Alors après m’être isolée quelques minutes j’ai repris la route pour rentrer, à mon grand regret je n’ai pas pu m’éterniser au sommet…
- c’était dur de savoir quelle route je devais prendre, et au total j’ai du mettre 3-4h pour redescendre. La piste était raide et on manquait à chaque pas de glisser sur les petits cailloux. Elle n’était pas dure à descendre, seulement longue, en zig-zag, et glissante.


J’ai vraiment raconté avec un maximum de détail, respect si vous avez pris le temps de tout lire. Cette expérience aura été une des plus grandioses de mon séjour, presque de ma vie même. J’attendais ce jour avec énormément d’impatience puisque le Fujisan me fascine.


Vue sur le lac d'Hakone

Pour mes conseils :
 

- j'avais déjà donné quelques pistes sur ce billet publié quelques semaines avant

- prenez une bouteille d’oxygène au cas où, au moins une pour deux, car on ne sait pas comment on va réagir si on a jamais fait d’ascension. Je ne pensais pas que j’aurais eu autant de difficulté à respirer et reprendre mon souffle, et si le garçon ne m’avait pas fait ce cadeau, j’aurais laissé tomber depuis longtemps…
- prenez 1.50 voir 2L d’eau, car c’est fou ce qu’on a soif rapidement !! Mieux encore, prenez du café ou du lait au chocolat, ou du thé, ça réchauffe et c’est toujours ça
- de manière générale, prenez à manger en quantité suffisante. J’ai fait tourner mon paquet de biscuit si bien qu’au final je n’en ai pas mangé beaucoup –cependant les autres ont bien sûr partagé avec moi…. Notamment un bout de fromage qui tenait davantage du Kiri que du fromage !
- partez à 20h, voir 1 ou 2h avant… Au moins vous aurez le temps d’aller à votre rythme, car c’est frustrant de se dire qu’on n’arrivera pas à temps parce qu’il y a la queue sur la route principale !!
- prenez impérativement des gants et une petite serviette à mettre autour de votre cou pour éponger la transpiration

Pour toute question ou conseils, n’hésitez pas à demander ^^

mardi 5 juillet 2011

Asakusa 浅草 [2011]

Higashi Hongan-ji, vu depuis le cimetière attenant

Vers 16h je me suis éloigné du centre d’Asakusa pour voir le Higashi Hongan-jin 東本願寺 un temple bouddhiste. C’est à environ 10mn à pied depuis le Sensôj-ji, soit pas très loin…. Mais il n’y avait personne.
Pas un touriste, pas un appareil photo.
Incroyable !
Du coup je me suis même demandé si c’était ouvert. Grosse surprise et gros coup de cœur : l’intérieur est juste…. magnifique. Je ne sais pas de quand date le bâtiment, mais l’intérieur doré est juste incroyable, étincelant, on voit qu’un soin très particulier est apporté au niveau de l'entretien et pour le placement des éléments. La partie ou la divinité est représentée et adorée, ainsi qu’un espace de prière et une sorte d’estrade/couloir/scène, ces deux-là sont surélevés par rapport au niveau du sol sur ce qui ressemble à une "estrade". Bon, c’est un peu dur à expliquer, quoi qu’il en soit, c’était magnifique, alors je laisse place aux photos (^^)


Ah, je tiens à préciser, dès mon arrivée, en voyant la beauté des lieux, j’ai de suite demandé s’il était possible de faire des photos, je ne vous raconte pas mon état quand l’employée m’a dit que oui, bien sûr…! Parfois il n’est pas possible de faire des photos de la divinité, ou en tout cas l’espace réservé à la prière est réservé aux croyants qui souhaitent s’y recueillir. Parfois c’est donc "caché" par un rideau de fer qui permet de voir vite-fait... Ici, c’est totalement accessible visuellement parlant, en revanche il n’était pas autorisé de monter sur l’espèce de scène surélevée.

Ensuite je suis allée au cimetière à côté. C’était le premier dans lequel j’allais, et (bon, je sais je me répète…) c’était très joli. Tout est bien tenu, il n’y a pas de détritus ni papiers par terre, seulement quelques feuilles mortes çà et là. Ce jour-là, il soufflait un vent de tous les diables, quelques fleurs s’étaient envolées, mais pour la plus part, elles tenaient encore dans les sortes de bocaux en pierre de part et d’autre de la pierre tombale.
Pour ceux qui l’ignorent, le Japon incinère ses morts et les cendre des défunts sont conservées dans ces monuments qui sont les équivalents de nos tombes. Particularité, les religions principales étant le shintoïsme et le bouddhisme, je n’ai vu aucune croix chrétienne. Je ne m’y connais pas vraiment dans les cimetières japonais, alors je ne saurais pas ajouter davantage à ce sujet...


J’allais sortir du cimetière et rentrer chez moi, quand j'ai entendu des chants.... je suis alors rentrée à nouveau dans le Hongan-ji, et j'ai pu entendre les chants religieux des moines bouddhistes et les sutras.... sérieusement c'était très émouvant, très beau, de les entendre tous unis pour chanter et adorer leur divinité.... c’était fort en émotion.
Sur la vidéo qui suit, on croirait que je me cache ou quoi, en fait j’avais peur de déranger, donc je me suis pas mal isolée et mise sur le côté et ai évité au mieux de faire du bruit. 


J’ai vraiment eu de la chance ce jour-là, car juste après avoir fini de réciter leur prières ils ont fermé les panneaux adjacents, de part et d’autre de chaque « pièce », plus possible de voir ce qui était de l’autre côté, aussi j’avais bien fait de faire les photos avant la procession, sans quoi ça n’aurait pas été visible.

En fin d'après-midi j’ai traversé le pont Azumabashi 吾妻橋, non sans avoir fait quelques clichés de la Flamme Dorée design par Philippe Starck, ainsi que le bâtiment Asahi (les bières japonaises) dont la structure dorée avec du blanc au-dessus, fait penser à une chope de bière sur laquelle trône la mousse. A côté des bureaux d’Asahi, et à l’intérieur, il y a des brasseries et des restaurant, j’ai choisi un très sympa et intime où je me suis attablée quelques instants.

Flamme dorée
Tôkyô Sky Tree toujours en construction 東京スカイツリー
En traversant le pont, à l’entrée, il y avait des bagages abandonnés protégés du soleil par un parapluie. En rentrant après mon verre…. Ces bagages étaient à nouveau là ! Encore une preuve qu’au Japon, vous pouvez laisser vos affaires sans surveillance, vos vélos sans chaine de sécurité, votre sac au Starbucks le temps 'aller aux toilettes, votre porte-monnaie dépassant très largement de la poche arrière de votre jean sans être inquiété d’un quelconque voleur...

En longeant la rivière Sumida 隅田川, il y avait aussi la statue de Katsu Kaishû 勝 海舟 « officier de la marine japonaise et un homme d'état qui vécut pendant les dernières années du shogunat Tokugawa 徳川時代 et le début de l'ère Meiji 明治時代 ».


Cette journée a été à nouveau riche et fort fatigante !

Asakusa 浅草 [2011]

Pour le 3eme jour, je m’étais dit que j’allais rester dans les visites de temples et sanctuaires, c’est pourquoi j’ai choisi Asakusa 浅草 et son ambiance très "Edo".
A peine sortie du métro, les touristes se font accoster par des hommes avec des tas de cartes de la ville. Ce sont des conducteurs de jinrikisha 人力車, des sortes de pousse-pousse japonais, tiré donc par un homme à la force de ses bras, et dans lequel deux personnes maximum peuvent monter. Ils font le tour de plusieurs sites touristiques pour quelques 2500 yens.


Hanzomon (vu depuis le Sensô-ji)
J’ai emprunté la Kaminarimon-dôri depuis la sortie de métro pour rejoindre la porte en question Kaminarimon (雷門 Porte du Tonnerre). Celle-ci est fréquentée par d’autres conducteurs de jinrikisha, et de nombreux touristes s’y font prendre en photo. Elle est entourée de deux dieux, celui de la foudre à droite, et celui du vent à gauche.

Cette porte mène à une allée entourée d’une centaine de boutiques différentes. Il y en a pour tous les goûts, straps mignons/porte-clés/jouets, des boutiques de biscuits, spécialités japonaises et plusieurs types de nourriture, des yukatas et éventails et même une boutique qui vend un peu de tout à l’effigie de vos stars de dramas ou de la musique préférés (Arashi, News, KAT-TUN, des groupes coréens comme Shinee ou les Girl’s Generation…).

Une fois cette allée traversée, on passe par une seconde porte : Hanzômon (半蔵門 Porte de la Salle du Trésor). Celle-ci est entourée de deux gardiens ni-ou 仁王, l’un bouche ouverte l’autre fermée, datant de 1964. Elles font 5.45m de haut et plus de 1000kg !

Sensô-ji

Enfin, on a une très belle vue sur le temple bouddhiste Sensô-ji 浅草寺, un des plus vieux du Japon car construit en 628. Il est consacré à la déesse Kannon et est visité par pas moins de 30 millions de personnes par an... A l’entrée il y a plusieurs petits monuments et statues, j’ai le nom de la plupart, mais il m’en manque sans doute car tout n’est pas indiqué...

Pagode à 5 niveaux
A l’intérieur, c’est superbe et relativement grand. Ce temple est bien sûr utilisé pour prier la déesse Kannon, aussi tous les jours à 6h, 10h et 14h, les bonzes récitent des sutras au son des tambours. Il va sans dire que j’y suis allée à l’heure indiquée et que c’était très beau bien qu’avec les gens qui jetaient des pièces pour prier faisaient énormément de bruit. A mon grand étonnement, il y avait pas mal de fidèles venus prier, je pensais que ces derniers allaient plutôt dans des endroits plus intimes, moins touristiques, mais en fait pas du tout.

A propos des pièces jetées pour prier…. Il est très drôle de voir les gens les jeter (il ne faut pas juste les faire glisser) : certains en jettent tellement qu’on croirait qu’ils vident leur porte monnaie, ça fait un bruit fou et tout le monde se retourne vers l’intéressé avec un air « MER IL EST FOU ! » (certains comprendront la référence, d’autre non …), ou alors il y a ceux qui se croient au baskets et qui jettent la pièce depuis l’autre bout du Sensô-ji à quelques mètres, la pièce survolant la tête des touristes en face (et bien sûr, elle tombe toujours dans la « boite » qui accueille les dons, car un filet de protection sépare cette partie du temple avec la partie réservée à la prière.
Bref y’a des trucs assez funs à voir dans un temple ! (^^)

Avant de partir, j’ai souhaité testé un omikuji おみくじ, une divination écrite sur une feuille de papier. S’il en existe des « automatique » en machine, celles-ci étaient à tirer soi même.

Fonctionnement : on met une pièce de 100 yens dans le véhicule à roulettes qui contient les omikuji, on prend alors une boites en métal qu'on agite en espérant attirer la bonne fortune et la chance sur soi. Cette boite contient des baguettes de bois sur lesquelles un numéro (en kanji bien sûr) est écrit. Un seul bâton peut sortir à la fois de la fente. Regardez le chiffre qui y est écrit, et repérer ce chiffre sur les tiroirs en face de vous. Enfin, vous pouvez prendre la divination dans le tiroir du chiffre que vous avez tiré, et lisez là. Si la prédiction parle de malchance, il est de rigueur d'accrocher la prédiction sur une tige du cadre de bois en rouge.
Même si on tire un omikuji prédisant de la malchance, rien n'est écrit d'avance, ce n'est pas une tragédie !

Pour ma part j'ai tiré Good Fortune, le numéro 95.


lundi 4 juillet 2011

Ueno et Tôkyô Tower [2011]

 

J'étais déjà certes allée à Ueno, mais je n'avais pas eu le temps de tout voir : quand on sait qu'il y a des tas de musées, de temples de sanctuaires etc, 2 bonnes journées sont nécessaires si ce n'est plus !

Programme assez chargé de mon côté : en premier lieu, je souhaitais voir le musée Shitamachi 下町, ou comme un guide a sympathiquement traduit (ou pas) Musée de la Basse Ville.... Merci la trad inutile. Pour 300 yens, on accède à un joli musée à l'image de ce qu'était Shitamachi à la période Edo 江戸時代 (1600 à 1868), une reconstruction très fidèle d'une maison avec un magasin de bonbon attenant, une maison servant aussi d'atelier pour la confection de zôri 草履 (sandalettes ressemblant à des geta).


Au fond, il y a également un tout petit autel shinto. La visite m'a été faite par une femme qui travaille dans le musée, elle m'a tiré un omikuji おみくじ(j'en avais parlé précédemment, c'est une prédiction) sur lequel j'ai eu "Good Fortune" à nouveau (numéro 43 cette fois). Elle m'a expliqué plein de choses à proposée de la période Edo mais surtout de la manière que les habitants avaient de vivre, l'importance de la pièce à vivre, le rangement des futon, la composition de la cellule familiale, comment et où ranger les affaires et le matériel de cuisine.... passionnant et interactif. A l'étage, une reconstitution d'une maison plus moderne avec téléviseur, radio, machine à coudre etc... Et aussi des petites expositions, des objets et photos plus récents (datant du séisme du Kanto et des années 50 à 90.


Un très joli petit musée, et pas cher du tout compte tenu qu'on nous fait une visite guidée qui dure bien 35mn & qu'on nous tire en plus un omikuji, chose assez sympa quand même ^^

Petit message à destination des filles : avec Emeline, nous avons remarqué que cette partie d'Ueno semble fréquentée par des hommes de 40~45 ans aux intentions malhonnêtes vis à vis des filles étrangères. Je ne peux que vous mettre en garde, malgré les sourires, la sympathie apparente etc, évitez-les autant que possible. Je n'en avais pas parlé précédemment pensant à un cas isolé, mais le 2 juillet, un homme m'a proposé de me prendre en photo avec mon appareil et a souhaité m'accompagner jusqu'à Ameyoko, sauf qu'en chemin il a essayé de me toucher le bras et de se rapprocher, donc je l'ai laissé sur place. 
Emeline a vécu exactement la même mésaventure au même endroit, même "mode opératoire" où il propose de nous prendre en photo avec notre appareil...
Là, en quittant Shitamachi, encore un autre qui veut faire la causette, prétendant être en vacance et souhaitant m'accompagner jusqu'au temple Kan Ei-ji 寛永寺. Ouais mais non.
Fin de la parenthèse donc ; mesdemoiselles, s'il est clair que vous n'avez rien à craindre compte tenu du monde dans le parc et de leur caractère inoffensif, ne vous laissez pas pour autant approcher par ceux qui ont l'âge d'être votre père.




Ensuite, le Musée National de Tôkyô..... whaaaaaaaaaa !!!!! Ce "whaaaaaa" veut tout simplement dire que c'est juste énorme, qu'il y a tellement de choses à voir que j'aurais pu y passer ma journée !!

C'est le plus grand et le plus ancien musée de Tôkyô. L'ensemble est super bien organisé, y'a beaucoup d'explications en anglais, chaque salle est consacrée à une part de l'histoire ou de l'art japonais. 110 000 objets, incluant 87 objets sont classés Trésor national Japonais et 610 objets sont classés Propriété Culturelle Importante. Bref, c'est juste le plus conséquent musée que j'ai vu jusque là. Ce n'est pas le plus "beau" ni le plus "fort" émotionnellement parlant (rien qu'en comparant, j'ai préféré celui d'Ota à Harajuku), mais sans doute le plus complet.

A l'entrée, il y avait un petit atelier pour créer une sorte de... de marque page (j'ignore son utilisation première en fait) qu'on décore en appuyant avec des tampons aux motifs anciens, comme si on créait un petit kimono. Le mien était juste très moche, mais bon... Ce sont des collégiennes en uniforme qui s'en occupaient, j'ai très vite compris à leur empressement et au regard de leur professeur qu'elles devaient parler anglais. J'étais la seule étrangère et elles m'ont sauté dessus en anglais avec des "Hello ! Do you want to try this?" sous le sourire satisfait de leur sensei.

Dans ce musée, il est possible de voir énormément de choses donc, des statues de Bouddha (une exposition spéciale), des katana appartenant à de célèbres samurai, des objets pour la cérémonie du thé, des habits, peignes etc, des sculptures et poteries très anciennes, des objets ainus (souvenir de la 1ere année de licence, quelle émotion :3) ... vraiment tout un tas de choses, ce fut passionnant ! Alors je recommande, mais quitte à y aller, prendre une journée, je n'ai pas eu le temps d'aller au pavillon des autres pays asiatiques...


Direction Uguisudani 鶯谷 à pied, je suis passée par un petit cimetière Kan Ei-ji, encore une fois très bien entretenu et beau à voir. Pas du tout la même ambiance terne, déprimante et bétonnée des cimetières que je "connais", puisqu'il y avait pas mal de plantes, de fleurs, et que l'allée elle-même en sortes de "dalles" est vraiment jolie.


Un relief charmant, de loin on voit un panda et un paysage,
de près ce n'est que de la couleur... ^^


D'ailleurs j'ai pu trouver le chemin pour traverser sous l'arrêt JR de Uguisudani (rappel : ma résidence est à 5mn à pied de cette station de train) et passer d'un côté et de l'autre de la station. Vraiment, ma résidence est tout à côté d'un des "poumons" de la ville ^_^





Le soir, Emeline, Osamu et moi-même sommes allées à la Tour de Tôkyô 東京タワー, réplique légèrement plus grande que notre Tour Eiffel, et de couleur rouge et blanche.

J'avais envie de voir le coucher de soleil depuis là-haut et on l'a eu youpi ! C'était très joli et très sympa, surtout la grande roue d'Odaiba パレットタウン大観覧車 qui s'illumine... En descendant au niveau du dessous pour rentrer, il y avait des plaques de plexiglas en guise de sol, d'où on pouvait voir les passants et les voitures. C'était un peu bizarre au début de marcher sur la vitre.... D'ailleurs un couple de Japonais était également là, le jeune homme a presque poussé sa copine pour qu'elle aille sur la vitre -et comme nous, elle était impressionnée et sceptique sur le fait qu'elle tienne dessus- puis quand elle a voulu que son copain monte également celui-ci était en fait celui qui avait peur... ahah (^^)








Très sympa donc, comme visite pour clôturer la soirée, bien que comme tous les soirs j'en ai mal aux jambes d'avoir marché, piétiné sur place, de m'être baissée pour lire des commentaires et faire des photos...
Ça me rappelle quand je lisais les blogs de voyages et que les gens répétaient "Nous mourons d'envie d'en faire plus, mais malheureusement le physique ne suit pas". Je n'y croyais pas vraiment, et pourtant je me retrouve dans ce cas également...

dimanche 3 juillet 2011

Ueno : Ameya Yokocho et Yamahiroya [2011]



Enfin, je me suis dirigée vers la gare d'Ueno à 5mn à pied à peine. En face de cette dernière, il y a le marché AMEyoko, Ameyayokocho アメヤ横丁.

 

Autrefois c'était un marché noir, aujourd'hui il est noir.... de monde. C'était difficile d'y circuler, mais par contre c'est juste énorme : tout semble être un gros n'importe quoi, un bazar digne de ce nom. Les marchants de poissons côtoient les vendeurs en cosmétique pas cher, les odeurs de la mer se sentent jusqu'à l'étal ou s'alignent des chaussures bon marché, tous crient pour attirer le client potentiel alors que les produits du voisin sont sensiblement les même, les gens se bousculent presque pour avancer, et les boutiques s'étalent partout si bien que le marché semble n'avoir aucune fin. Il y a de tout dans ce marché, nourriture, habits, chaussures, des sortes de graines, plein de sortes de nori différentes (je n'aurais jamais cru qu'il y en ait autant !), des fruits (1000 yens la barquette de fraises/cerises.... soit 8.50 € !)

Même si je ne suis pas fan des bousculades pour avancer, l’atmosphère chaleureuse, les appels des vendeurs et les prix annoncés comme toujours plus intéressants.... non vraiment j'espère avoir à nouveau l'occasion d'y aller et d'y rester plus longuement !

En sortant du marché, je suis passé devant Yamashiroya ヤマシロヤ, grand magasin de jouet et de tout et n'importe quoi se rapportant à la japanim, aux figurines, aux petites choses mignonnes et toutes choupi pour enfants et petites filles, en allant jusqu'aux armes, aux trains miniatures etc.... Sur 7 étages, je dois dire qu'il est vraiment.... plus que complet ! Surtout quand on est amateur des grosses licences de la japanim du style One Piece, Naruto, Bleach.... Il y a ainsi des porte monnaie, porte clé, des classeurs, des bentô, des crayons, des figurines etc.... à l'effigie de votre personnage préféré. Par contre, au niveau des prix, j'ai été très surprise de voir plusieurs euros pour juste une petite chose ou un crayon Hello Kitty.... bon, ben du coup très peu pour moi. Ah... bon, en fait j'avoue avoir craqué sur un strap portable au bout duquel il y a une petite plaque imitant les panneaux de direction du JR Yamanote, le mien allant de Ueno à Nippori.

Yamashiroya est le bâtiment au milieu, tout écrit en jaune. Cliquer pour agrandir.

En sortant, deux jeunes hommes d'origine africaine m'ont tendu des prospectus pour leur bar/resto pas très loin, et nous avons fait la conversation, puisqu'un des deux parlait français. C'est fou comme les gens peuvent venir nous voir et taper la discut' alors qu'on a rien demandé ^^

Il devait être 19h quand j'ai pris le JR pour Uguisudani, trop fatiguée que j'étais pour refaire tout en sens inverse...

Quelques heures et une petite douche plus tard, mon cher voisin du 4e étage est venu me chercher pour que nous sortions ensemble, avec la voisine du 4e et les amis de cette dernière. Bon, en gros j'ai passé avec eux une soirée juste géniale.... !! Je ne pensais pas que je comprendrais si bien l'anglais (oui parce que anglais obligatoire vu les nationalités différentes de chacun !). Juste dommage que je ne le parle pas aussi bien qu'eux, car tout le monde était extrêmement à l'aise dans cette langue.... je parle pour ceux dont ce n'est pas la langue maternelle bien sûr (5 personnes sur 8 dont moi).
Nous sommes allés à Shibuya, c'était noir de monde ! Un samedi soir, dans un quartier aussi branché..... Ah ! Et les gyaru ギャル, ces jeunes filles au maquillage à outrance et au bronzage très prononcé.... eh bien elles sont vraiment étranges, elles m'ont presque fait peur... ^^



Du coup le lendemain (c'est à dire aujourd'hui le 3 juillet), impossible de me lever à l'heure !